Le chemin de Manta

Proposé par Lionel Mercier, fin 2013

C’est une adaptation d’une forme de bol vue sur le web il y a des années.
Pour ce qui est du nom, on ne se cassera pas la tête: son créateur Terry Scott (Nouvelle Zélande) l’a baptisée Raie Manta, ça lui va bien.
Le problème était de trouver la marche à suivre. Ce qui me frappait, c’est le mouvement inverse d’un des coins, j’avais difficile d’imaginer le parcours de l’outil.

Sans doute que ça vous saute aux yeux, mais moi il m’aura fallu pas mal tourner le problème dans ma tête avant de tourner pour de vrai…
Bon la seule solution c’est de faire deux couronnes de coins et hors tour d’en couper 3 d’un côté et 1 de l’autre. Reste à régulariser au mieux possible par ponçage et voilà.
J’ai tiré des photos tout au long du travail, et lors de la publication d’un premier fil, cela a servi de tutoriel. Certaines de ces photos ont disparu ce qui complique la compréhension du processus.
A la demande de Pierre, je reprends donc et je complète par un bref exposé de la façon « orthodoxe » de procéder.

Le bol est tourné à partir d’un parallélépipède de 15X15X7 cm. Je colle du bois martyr autour pour que les quatre coins soient inclus.

carrelet avec martyr

  1. Détourage au ruban.
    Mise au rond, préparation tenon
  2. Je prépare la face qui sera le fond du bol pour recevoir un tenon. Ce tenon sera serré dans mon mandrin Nova (le vieux, le premier, le petit…).
    préparation empreinte
  3. C’est le tour qui sert de presse pour le collage
    collage du tenon
  4. Sur la photo suivante, l’ébauche est prise sur mandrin queue-de-cochon je profile ainsi le fond du bol et l’espace entre les deux séries d’ailes (une en haut, une en bas). Normalement je devrais travailler avec la plane. Comme je ne maîtrise pas bien cet outil, j’ai utilisé un grain d’orge à plat sur le porte outil, ça marche mais ce n’est pas très orthodoxe. Nous verrons lors de la seconde méthode un outil bien plus pratique pour cet exercice.
    début tournage sur queue de cochon
    Et voilà où on en est.

    creusage des angles au tronquoir

  5. Avec retournement et prise en compression sur le tenon, l’intérieur du bol est creusé. Résultat après ponçage 180
    creusage intérieur et ponçage
  6. Faire le tour de ce qui doit être fait avant de séparer du tenon…plus rien, bon, on y va…
  7. Le bois martyr est scié avec précaution
    suppression du bois martyr
    C’est après cette séparation que je me suis rendu compte que le contrôle de l’épaisseur n’est pas facile avec le bois martyr
    Un point auquel il faut prêter attention, c’est la profondeur de la séparation entre les deux séries d’ailes. Si on va trop loin, les deux côtés adjacents à l’aile plongeante présenteront une griffure profonde impossible à camoufler.
    pièce détachée
  8. Le travail va maintenant se dérouler en dehors du tour. On coupe trois ailes en bas et une en haut. C’est un long travail qui prend beaucoup de temps. J’ai fait ça avec une gouge cuillere et un couteau, copeau après copeau… et on sculpte les jonctions
    Si on a une bonne maîtrise de l’outil, un Arbotech ou quelque chose dans le genre peut faire gagner pas mal de temps.
    Ponçage à la main ou avec moyen motorisé si on maîtrise bien.
    suppression des coins superflus

    Bon, maintenant, c’est sûr, on peut tourner direct et couper selon ses désirs. On manque peut être de ligne guide pour le sciage (avec le collage de bois perdu on sait ce qu’on doit couper) on peut varier sur le thème mais au delà du pentagone je crois que ça perd de son design, je pense à une forme triangle isocèle qu’on pourrait bien sûr baptiser Concorde….et ce n’est pas limitatif…

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A titre de comparaison, je vais résumer la méthode « orthodoxe » que j’ai appliquée dans la suite.
Il n’y a pas de bois martyr, attention aux doigts, on peut rapidement accuser 10% de pertes si on n’est pas attentif… :(
Le tronquoir a été avantageusement remplacé par une modification de plane que la photo explique bien mieux qu’un long texte

Un tenon est collé à la base pour économiser le beau bois. C’est par ce tenon que la pièce sera maintenue pour creusage, et des petits piliers sont collés entre les pointes des ailes pour réduire les vibrations


Pour la suite, pas besoin d’explications, ça coule de source.

Je ne vois plus rien à ajouter. Si un point ne semble pas clair, c’est le lieu ici pour poser les questions. J’essayerai de répondre dans la limite de mes moyens :D
Je vous souhaite à toutes et tous de bons tournages de Mantas et d’autres….

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