La sylviculture s’attache actuellement à produire des arbres de qualité en pratiquant éclaircissage, élagage, et entretien de la forêt. Les coupes sont pratiquées de façon raisonnée, en fonction de l’essence et de son devenir. Pour la suite, tout s’accélère: Transport, sciage, séchage, se font de façon précipitée de manière à ce que son utilisation se fasse le plus rapidement possible après un stockage de courte durée.
Un peu d’histoire…
Traditionnellement, la coupe se faisait hors sève, au solstice d’hiver, en lune descendante.
À ce propos, il ne faut pas confondre les phases de la lune avec sa hauteur. Le déplacement de la lune par rapport à l’axe de la Terre se fait dans un plan appelé écliptique. L’angle formé par l’axe de la Terre et celui de l’écliptique est variable et détermine la hauteur de la lune par rapport à l’horizon.
Lorsque les deux axes se rapprochent et que l’angle diminue, la lune est dite montante. Lorsqu’ils s’écartent, la lune est dite descendante. Naturellement, le respect de cette règle serait une entrave considérable à la productivité.
Chaque essence de bois subissait un traitement particulier. On arrachait un noyer de façon à conserver le pied, avec les racines, utilisées sous le nom de ronces de noyers pour la fabrication de placage de très haute qualité. Le merisier était conservé plusieurs mois sous son écorce, pelé, et conservé en fut plusieurs mois encore avant d’être débité. Pour le poirier, on disait : abattu le matin, débité à midi, empilé le soir.
Le séchage se faisait – et peut encore se faire – en reconstituant le plot, chaque élément étant séparé du suivant par des lattes de bois tendre : les aiguilles. L’aire de séchage doit être à l’ombre, ventilée, à l’abri des vents d’Est. Si les voyages forment la jeunesse, ils ne sont pas favorables à l’évolution du bois.
Dans les temps anciens, lors de la naissance d’une fille, on coupait le bois qui servirait plus tard à la confection de son armoire de mariage. Le bois séchait sur place, et bien souvent, le menuisier venait à domicile pour confectionner l’armoire. Le meuble passait donc sa vie dans le même environnement, avec une hygrométrie qui ne variait qu’avec les saisons, les lieux d’habitation n’étant pas surchauffés. Il n’est donc pas étonnant que ces meubles dits campagnards subissent d’importantes rétractions lorsqu’ils sont transportés dans des appartements modernes.
… jusqu’à aujourd’hui
Actuellement, le traitement industriel et le déplacement ont balayé toutes ces coutumes. Mais il est recommandé, avec du bois étuvé, d’observer un délai de quelques mois avant l’emploi, en le stockant sur le lieu où il sera travaillé.
La quasi-totalité des grumes est débitée sur dosses : les traits de scie sont parallèles, ils débitent des planches de qualité inégale. En effet, les traits de scie pratiqués au plus grand diamètre seront perpendiculaires aux cernes de croissance.
On obtient alors la meilleure qualité : le quartier. Le bois est alors dit droit de fil et présentant un aspect maillé. Plus on s’éloigne du grand diamètre, plus le trait aura tendance à se rapprocher de la tangente aux cernes, augmentant progressivement le risque de tuilage. La surface est dite flammée, ce qui peut être un avantage si on recherche des effets décoratifs pour des panneaux par exemple. Cette méthode est la plus rapide, les scieries modernes peuvent programmer l’épaisseur des plots avec une grande précision.
En bref et pour exemple : pour réaliser une porte, on utilisera du bois le plus droit de fil possible pour les montants et les traverses, alors que les panneaux, de plus faible épaisseur, pourront être réalisés avec des bois flammés.
Pour limiter au maximum le risque de déformation, on peut utiliser le débit sur quartiers. Cette méthode est requise pour les travaux les plus fins, comme la lutherie, mais elle était aussi employée pour des travaux beaucoup plus rustiques comme la fabrication des bardeaux de couverture, localement appelés ancelles ou tavaillons. Ils étaient, et sont parfois encore, fendus et non sciés à l’aide d’un outil appelé tout naturellement fendoir.
Les essences employées variaient avec les régions : mélèzes, châtaigniers, red cedar… Pour les bois de lutherie, destinés à la fabrication des tables et des dos d’instruments à cordes, l’épicéa et l’érable ondé sont les essences préférées. Ce mode de débit est en général pratiqué sur des grumes de petite longueur.